Le projet éducatif

Sensibiliser le public scolaire à l'égalité filles - garçons

« J’ai l’impression d’avoir lu un livre en condensé, en une heure »

Le projet et ses enjeux

Sensibiliser la jeune génération à l’égalité entre les filles et les garçons, les femmes et les hommes, c’est contribuer à former des citoyens conscients et engagés sur cette thématique hautement d’actualité.

A l’école primaire, au collège et au lycée à travers l’enseignement moral et civique, l’enjeu est aujourd’hui de favoriser l’émergence de comportements respectueux de la différence, en conscience de la richesse des identités et des complémentarités de chaque sexe.

C’est dans cette dynamique que s’inscrit 24h de la vie d’une femme. A travers les parcours de 6 jeunes filles dans le monde qui deviennent femmes, le projet sensibilise les jeunes âgés de 9 à 18 ans aux différentes formes d’inégalités entre les filles et les garçons et les femmes hommes.

La portée de l'immersion

Menées par le Groupe de recherche sur l’éducation et les musées (GREM) de l’Université du Québec à Montréal (UQAM), deux études d’impact permettent de comprendre les enjeux de sensibilisation et d’éducation à travers le format immersif proposé par 24h de la vie d’une femme.

4 éléments ont été évalués pendant les deux premières exploitations à Bordeaux, et à Marseille :

L'immersion au service de l'apprentissage

L’immersion joue un rôle déterminant et appelle au partage d’un vécu commun avec d’autres femmes rencontrées en dehors du cadre de l’exposition.

Plusieurs émotions sont vécues à des degrés d’intensité variable et notamment les émotions qui sont suscitées par les ambiances sonores dans les casques audio. Le parcours dans son ensemble change de ce qui est proposé dans les autres expositions et une personne mentionne qu’elle a l’impression au terme de la visite d’avoir lu un livre en condensé. L’immersion permet de se rapprocher du vécu de femmes, la forme de l’exposition est instructive et riche en apprentissages.

« Se mettre dans la peau de quelqu’un produit un impact plus grand, et permet de mieux comprendre l’histoire. » – Lycée, jeune femme

« C’était touchant, ça faisait appel à beaucoup d’émotions et ce n’était pas du grand spectacle avec du son et de la lumière de partout, c’était assez calme et posé donc ça amenait presque à s’introspecter, ça permettait d’avoir du temps pour laisser ses émotions… » – Grand public, homme

Intégration des thématiques de l'exposition dans le programme scolaire

Le constat des apprentissages réalisés tant par les professionnel·le·s que par leurs élèves, témoigne du fait que 24h de la vie d’une femme atteint son objectif de faire prendre conscience de l’ampleur des violences faites aux femmes à travers le monde.

Les professionnel·le·s identifient comme hautement pertinente la visite de l’exposition 24h de la vie d’une femme par la richesse des liens possibles avec le programme, les enjeux contemporains à traiter en classe et les conversations générées.

« Ce projet s’inscrit dans l’oral du brevet – le parcours citoyen. Les élèves peuvent inclure la visite et décrire, expliquer ce qu’ils ont vu, reprendre des éléments de chorégraphie. » – Prof. Histoire-Géographie — Collège

« Je savais que ça s’intègrerait très bien à mon cours puisqu’on a travaillé sur le personnage féminin. On a lu Virginie Despentes (King Kong théorie), La tresse, etc. »  – Prof. Français & Histoire-Géographie — Lycée

« Il y a des liens avec le programme de SES. […] Ce que je trouve intéressant c’est que parfois en cours de socio on a une vision un peu francocentrée et avec une expo comme ça on a une ouverture vers autre chose. Donc je vais essayer de tisser des liens, montrer ce que c’est le patriarcat en général. » – Prof. SES — Lycée

Susciter l'envie d'agir

Les données qualitatives ont révélé que les visiteur·euse·s sortent de l’exposition mieux outillé·e·s à repérer des situations d’inégalités, d’insécurité ou d’oppression vécues par les femmes soit en ayant identifié des situations similaires dans leurs expériences personnelles, en apportant du soutien aux victimes ou encore en souhaitant s’engager dans leurs milieux respectifs pour faire de la sensibilisation. Le sentiment général est donc un désir de s’impliquer.

« J’ai envie de parler et peut-être d’agir, pour les femmes et les hommes. » – Garçon, collège

« Je veux être avocate et un peu plus me spécialiser dans ces sujets. » – Fille, collège

 

 

Perception des inégalités de genre

La plupart des visiteur·euse·s ont indiqué être déjà conscient·e·s des inégalités liées au genre dans la société. Chaque visiteur·euse vient avec un vécu particulier et des connaissances hétérogènes de ce phénomène.

Plusieurs témoignages révèlent que certain·e·s visiteur·euse·s ont pris conscience de situations d’inégalité, d’insécurité, voire de violence et d’oppression, et ce, dans des situations quotidiennes. Plus spécifiquement, les collégiennes et lycéennes disent ne plus vouloir se laisser faire, notamment dans la rue, où elles vivent quotidiennement des agressions.

En ce qui concerne la perception des rôles de genre, la majorité des gens (65 %) a indiqué s’être questionnée au regard de ses perceptions des rôles de genre grâce à l’exposition.

« À la rentrée, une amie m’a confié qu’elle était soulagée d’avoir quitté son copain et qu’un poids s’enlevait de ses épaules. En me souvenant de ce qui s’était passé avec une autre amie avant de voir l’exposition, je me suis dit que je n’allais pas faire comme la dernière fois, alors je me suis mise à lui poser des questions pour la faire parler sur ce qu’elle avait vécu. De mon côté, c’est que j’avais vu le schéma des violences dans l’exposition et je me suis dit que si elle en était à cette étape du schéma, elle était probablement passée par les précédentes... » – Grand public, femme

Pour lire les deux études en intégralité

         

Les retours du public scolaire

« Je me sens concerné parce que ça me questionne sur ma place d’homme dans la société. » – Lycée, jeune homme

Ça fait apprendre beaucoup de choses, surtout aux garçons qui n’ont pas vécu ce genre de choses et qui se mettent dans la peau d’une femme.” –  Collège, fille

« La danse aussi, encore plus immersif parce que demande de la participation. » – Collège, fille

« Se mettre dans la peau de quelqu’un produit un impact plus grand, et permet de mieux comprendre l’histoire. » – Lycée, jeune femme

« La salle avec les masques, on était assises donc on se mettait à la place des enfants et c’est comme si les masques éclairés nous parlaient à nous » – Collège, fille

 

©ANAKA

Sensibiliser les jeunes par l’expérience

Éduquer par l’expérience, c’est se donner toutes les chances de toucher la sensibilité des garçons et des filles de la nouvelle génération. Cette démarche de pédagogie active, utilisée par de nombreux professionnels de l’éducation, a déjà fait toutes ses preuves en terme d’apprentissage. Nos connaissances cognitives actuelles le démontrent : le cerveau retient mieux les informations acquises par l’expérience, lors de mises en situations incluant l’interaction et la mise en mouvement (cf travaux de Catherine Guéguen, pédopsychiatre).

24h de la vie d’une femme a reçu le Haut Patronage du Ministère de l’Éducation Nationale qui reconnait l’utilité de cette démarche éducative. A l’instar du précédent projet d’Ars Anima, Nés quelque part, qui sensibilisé 20 000 scolaires aux enjeux de développement durable entre 2015 et 2019. (95% des enseignants et des élèves se disant « très satisfaits » de l’expérience).

Des outils pédagogiques associés

En amont ou en aval du parcours sensoriel, un livret pédagogique accompagne la démarche éducative. Il est constitué de fiches thématiques et de mises en situation vivantes à expérimenter avec des déclinaisons pour chaque tranche d’âges (9-11 ans, 12-14 ans, 15-18 ans).

Réalisé en partenariat avec l’UNICEF France, il est à destination du corps enseignant et des acteurs éducatifs en général (animateurs, responsables de groupes, parents). Il fournit des outils pour accompagner, approfondir et animer les échanges avec les jeunes sur les thèmes abordés dans le cadre du parcours.

TÉLÉCHARGER LE DOSSIER PÉDAGOGIQUE (25Mo)

Dans chaque ville étape du projet, des structures locales d’éducation à la citoyenneté pourront prendre le relais d’un dispositif d’accompagnement pérenne sur ces thématiques.